
Sources et commentaires
Déclin des insectes : l’urgence d’agir (CNRS, janvier 2021)
Dans un avis publié le 26 janvier, l’Académie des sciences sonne l’alarme au sujet du déclin des insectes. Explications avec Philippe Grandcolas, directeur de l’Institut de systématique, évolution, biodiversité et co-auteur du rapport scientifique sur lequel s’appuie cet appel.
L’Académie des sciences lance aujourd’hui une alerte au sujet de l’érosion de la biodiversité des insectes dans un avis inédit assorti de recommandations. De plus en plus décrit et analysé dans les travaux de recherche, ce déclin représente une grave menace pour nos sociétés. Face à l’urgence, toutes les disciplines scientifiques s’unissent désormais pour appeler à agir…
Philippe Grandcolas1. C’est en effet une des premières fois que l’Académie des sciences se prononce sur la crise de la biodiversité et prend acte. C’est donc un moment extrêmement important. Jusque-là les cris d’alarme venaient principalement des structures directement liées aux disciplines scientifiques concernées, c’est-à-dire l’écologie et les sciences de l’environnement. Aux yeux de la société, et malgré toute l’expertise adéquate, nous pouvions jusqu’alors être paradoxalement suspects d’exagérer l’importance de notre sujet d’étude. À présent, au regard de l’ensemble des données disponibles, cet avis démontre qu’il existe un large consensus au sein de la communauté scientifique, allant des sciences de l’environnement aux différentes facettes de la biologie, sur la réalité de ce déclin.
L’avis évite toutefois de donner un chiffre ou un pourcentage qui résumerait à lui seul l’ampleur de ce déclin. Qu’est-ce qui permet néanmoins de parler de déclin global ?
P. G. Il faut d’abord rappeler qu’avec plus d’un million d’espèces connues, les insectes représentent 80 % des espèces animales. Il est donc impossible à l’heure actuelle de suivre précisément l’évolution des populations de toutes les espèces d’insectes. Cela rend ainsi difficile la formulation de tendances globales moyennes. Mais les observations de terrain menées dans le monde entier depuis une vingtaine d’années démontrent de manière indiscutable une diminution nette du nombre total d’insectes.
Lire la suite : source https://lejournal.cnrs.fr/articles/declin-des-insectes-lurgence-dagir#:~:text=L’Acad%C3%A9mie%20des%20sciences%20lance,grave%20menace%20pour%20nos%20soci%C3%A9t%C3%A9s.
Biodiversité : un imbroglio sur le rythme de disparition des insectes (Ouest France, juin 2021)
Des études, présentées l’année dernière, relativisaient la disparition des insectes. Cet optimisme suspect n’a pas résisté à l’analyse scientifique rigoureuse des faits. Explications et décryptage de la création d’une contre-vérité scientifique.

La disparition des insectes. Témoignage d’un naturaliste (1969-2021) (Sesame, Inrae, novembre 2021)
Par Vincent Albouy, naturaliste, ancien président de l’Office Pour les Insectes et leur Environnement, auteur de plusieurs ouvrages sur les insectes.
Très longtemps, les effets que pouvaient avoir certaines pratiques agricoles sur la biodiversité, en particulier la destruction des habitats de la faune et les pollutions aux pesticides, n’ont été ni considérés ni évalués. Aujourd’hui de nombreux témoignages rapportent un effondrement des populations d’insectes dans les zones rurales, et suffisamment d’études scientifiques le confirment1. Toute réflexion ou perspective en matière d’agriculture doit prendre en compte ce problème, et c’est pourquoi nous ouvrons le dossier [Agriculture 2040] avec ce texte de Vincent Albouy.
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